Plan de relance : près de 11 milliards pour les transports mais peu de chose pour la route

04.09.2020 / Automobile, Energie et environnement, Infrastructures, Transports de voyageurs et nouvelles mobilités

Le 3 septembre, le Premier ministre a présenté le contenu du plan de relance. Sur les 100 milliards, près de 11 sont globalement dédiés aux transports. Des dépenses sont engagées sur deux ans.

Concernant le ferroviaire, l'exécutif annonce 4,7 Md€, notamment pour désenclaver le territoire avec deux expérimentations pilotes menées dans le Centre-Val-de-Loire et le Grand-Est. Deux milliards vont être consacrés en soutien à la recherche pour la mise au point d'avions électrique ou fonctionnant à l'hydrogène, conformément au plan présenté en juin dernier. Le même montant est consacré à la conversion du parc automobile vers des véhicules moins polluants avec l'objectif de faire bénéficier un million de véhicules de ce soutien en deux ans. Celui-ci sera toutefois moins élevé que l'aide exceptionnelle post-confinement qui a bénéficié aux acquéreurs de 200 000 véhicules. Cent millions d'euros vont par ailleurs être consacrés à l'installation de bornes électriques, avec un objectif de 100 000 bornes d'ici fin 2021, et à la création de voies réservées au covoiturage.

Les transports collectifs vont bénéficier de 700 millions d'euros (M€) en Ile-de-France principalement pour les projets liés aux Jeux Olympiques et aux RER, et 200 M€ en régions pour le développement de métros, tramways et bus en sites propres. Le Gouvernement annonce un budget multiplié par trois pour le vélo avec 200 M€ pour sécuriser le stationnement, renforcer les pistes cyclables ou créer des passerelles au-dessus des voies de circulation.

Enfin, 175 M€ seront consacrés au secteur fluvial pour accélérer la rénovation des canaux et 200 M€ aux ports maritimes pour les projets d'électrification à quai.

Détail du Plan de relance :

Volet « Infrastructures et mobilités vertes »

Volet « Technologies vertes »

 

Les réactions

Communiqué Routes de France

Routes de France s’interroge « sur la part attribuée aux projets de travaux publics, hors ferroviaire. Elle rappelle que « la route est pourtant au cœur de toutes les mobilités et ne pas l’entretenir ni l’adapter aux nouveaux usages et aux nouvelles technologies liées au déploiement des véhicules électriques ou à la future conduite autonome fait prendre du retard à la France dans la compétition internationale ». En conclusion, elle souligne que « sans infrastructures de transport, il n’y a pas de mobilité possible: quel que soit le territoire, elles répondent à d’innombrables besoins essentiels pour les citoyens, sous réserve d’une vision collective responsable ».

Communiqué FNTP

Pour la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), le Plan de relance comporte « de réelles ambitions qui doivent se traduire en actes ». Elle insiste sur les conditions de la réussite du Plan : « que la majorité des crédits soient dédiés à l’investissement » et « que les crédits affichés soient effectivement consommés dans les deux années à venir». La FNTP attend la présentation du projet de loi de finances pour 2021 « pour s’assurer de la juste retranscription de l’ensemble des postes budgétaires supplémentaires annoncés ».

Communiqué FNTR/OTRE/TLF/UNOSTRA

Les organisations professionnelles du transport routier de marchandises (TRM) rappellent qu’elles « seront extrêmement vigilantes pour que les entreprises du secteur bénéficient de la relance sans avoir à la financer ». Elles soulignent que « contrairement aux autres secteurs touchés par la crise, le TRM et la logistique ne bénéficieront pas de mesures spécifiques ». Enfin, elles insistent en rappelant que « le TRM représente aujourd’hui 90 % du fret de marchandises en France et, même si l’on atteint les objectifs de report modal, il représentera toujours plus de 75 % du fret de marchandises en France. Il est et restera incontournable ».

Communiqué CNPA

Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) « accueille favorablement les mesures de ce Plan de relance ambitieux, qui était particulièrement attendu des entreprises pour permettre de retrouver le chemin de la confiance ». Il souligne que « s'agissant du soutien à la filière automobile, la plupart des mesures sont entrées en vigueur en août et ont permis d'accélérer le redémarrage du marché ».
Le CNPA se félicite des annonces du Gouvernement sur la mise en place d'une prime à la conversion et d'une prime à l'acquisition pour les véhicules lourds électriques ou roulant à l'hydrogène. « Il s'agit d'une proposition qui permettra d'accélérer le verdissement du parc de véhicules industriels, tout en soutenant des secteurs lourdement impactés par la crise sanitaire, comme le transport routier de marchandises. »