Les zones à faibles à émissions, travaux du think tank de l’URF
« Il faut regarder les vies qui vont avec », Bernard Jullien reprend ce slogan publicitaire pour illustrer le passage d’une politique des immatriculations à une politique de parcs. Le débat sur l’automobile et son impact carbone oblige les décideurs à lier la dimension industrielle à la dimension sociale et territoriale. Faire passer les immatriculations au tout électrique et mettre en place des politiques de « prohibition progressive de la circulation des véhicules » n’est pas sans impact sur les usagers du parc actuel. Un parc qui se révèle être le reflet du revenu des ménages et de la densité des territoires dans lesquels ils résident.
« Les ZFE ne mettent pas la contrainte sur la voiture, mais sur les ménages qui ont déjà beaucoup de contraintes », souligne Jean Coldefy. Les utilisateurs de la voiture au-delà des hypercentres sont majoritairement des ménages à revenus modestes n’ayant pas d’alternatives pour aller travailler. Les exclure de ces zones vient accentuer la fracture sociale entre les habitants du centre-ville et ceux des zones péri-urbaines et rurales. Il faut dès lors construire des alternatives à la voiture auto-soliste et développer les transports en communs afin de tendre vers la décarbonation des mobilités. Les politiques seront ensuite en position de demander aux utilisateurs du parc de s’adapter.
Bernard Jullien et Jean Coldefy soulignent chacun à leur manière la nécessité d’articuler les politiques de transition écologique et de mobilité, avec les politiques sociales et industrielles.